On répète souvent que Mozart avait l’oreille absolue. Il avait la capacité à retranscrire sur une partition une oeuvre musicale qu’il avait entendue une ou deux fois. Ce fût le cas pour le Miserere d’Allegri lorsqu’il avait 14 ans. Mais qu’est-ce que cela signifie ? Qu’est-ce que l’oreille absolue ?
Le pianiste et webmaster Patrick Martial développe ce sujet dans un article sur le site pianoweb.fr. Pour lui, une oreille normale entend des sons mais ne sait pas les associer aux noms des notes qui leur correspondent. C’est un peu comme une langue étrangère, nous entendons leur sonorité mais nous n’en comprenons pas le sens. Avoir une oreille musicale, c’est donc apprendre à décoder le langage qui s’y rattache, poursuit Patrick Martial.
Plus concrètement, il précise ensuite qu’il fait faire la différence entre oreille relative et oreille absolue.
- L’oreille relative est capable de discerner le juste du faux et la hauteur d’une note en s’appuyant sur un point de comparaison, comme une note de piano ou un diapason.
- L’oreille absolue reconnaît la hauteur d’une note sans point de comparaison. Un musicien qui possède l’oreille absolue sait quand il entend un son de quelle note il s’agit. L’un des avantages est de chanter toujours juste car le musicien entend alors dans sa tête des sons qu’il doit exprimer.
Certains musiciens possèdent l’oreille absolue à la naissance (et c’était très probablement le cas de Mozart). Cela leur donne des capacités considérables pour composer arranger, devenir chef d’orchestre (même si il semble que Mozart ne dirigea jamais, contrairement à ce que montre le film Amadeus).
Mais, comme conclut Patrick Martial dans son article, posséder une oreille relative peut devenir tout aussi efficace avec un certain apprentissage. A l’aide d’une note de référence et d’une connaissance auditive des différentes intervalles (seconde, tierce, quarte,…), l’oreille relative est capable de reconnaître les différentes hauteurs sonores qu’elle entend.