Francine Humbert-Droz est violoniste amateur mais aussi archetière à Lausanne. C’est lors de sa première visite à Cuba, à l’occasion du Festival Mozart-Habana, qu’elle a été subjuguée par la qualité des musiciens cubains tout étant affligée par le piteux état dans lequel se trouve leur matériel, comme l’indique un récent article du quotidien suisse 24 heures.
« En Europe, la lutherie est un produit de luxe, dit-elle. Vu qu’à Cuba, le salaire moyen est de 25 dollars mensuels, j’avais envie de me rendre utile et de faire profiter les Cubains de mon savoir-faire. » Francine Humbert-Droz a donc organisé un deuxième voyage à Cuba. Mais faire entrer du matériel dans la république socialiste n’est pas chose aisée. Heureusement, le directeur artistique du festival Mozart-Habana, le chef d’orchestre José Antonio Méndez Padrón, a mis met en contact l’archetière avec « Luthiers sans frontières » basés à Bruxelles, qui ont ouvert un atelier dans la capitale cubaine.
Grâce aux bons contacts que l’ONG entretient avec le Ministère de la culture, Francine Humbert-Droz a pu faire entrer une vingtaine d’archets et du petit matériel de réparation en février dernier. « Sur place, j’ai réparé et reméché (changement du crin) une cinquantaine d’archets, raconte Francine Humbert-Droz. En une semaine, c’est beaucoup. Nous manquions de crin et heureusement, un luthier de Boston a pu nous en faire livrer juste à temps. »
L’archetière entrevoit déjà une prochaine étape à sa démarche : lancer une collecte de fonds pour aider Cuba à développer l’acquisition d’un meilleur matériel. « Là-bas, les musiciens utilisent en priorité des archets modernes, mais j’aimerais aussi leur apporter des archets baroques et classiques. Puisqu’ils ont, pour certains, une reconnaissance internationale et qu’ils sont désormais invités en tournée à l’étranger, pourquoi n’auraient-ils pas le droit d’avoir de bons archets pour jouer Mozart ? ».